Rencontre avec Manon GOMBEAU

Mobilité d'un semestre en Suéde (Linnaus University, School of Business and Economics, Kalmar)  

 

Pourquoi avez-vous choisi de partir à l’étranger, et pourquoi avez-vous choisi cette destination ?

Partir étudier à l’international a toujours été pour moi un rêve. Depuis mon plus jeune âge, je rêvais de partir habiter dans un autre pays que la France, pour découvrir quelque chose de nouveau, de différent.
Mon rêve était l’Angleterre et de passer un semestre ou une année à Londres, mais à cause du Brexit, cela n’a pas pu se faire. J’ai dû me restreindre à la liste de destinations proposée par le Bureau des Relations Internationales, qui rend cependant les recherches plus simples.
Parmi cette liste, j’ai commencé par éliminer les pays qui m’intéressaient le moins, et à m’intéresser davantage aux pays et villes qui m’intéressaient le plus.

J’ai regardé les cours que proposait chaque université, ce qui n’est pas toujours simple, puisque l’on vous demande de préparer le dossier de candidature jusqu’à la mi-janvier, mais qu’à cette période, toutes les universités n’ont pas encore posté les programmes pour l’année à venir. Mais ne vous stressez pas pour ça, vous pouvez toujours changer votre choix de cours très facilement et rapidement plus tard !
Je vous avoue que le choix de la destination a été très aléatoire pour moi, ne connaissant aucune des villes proposées, j’ai un peu choisi au hasard. Kalmar était cependant une ville en bord de mer, venant de la Côte d’Azur, cela rappelle la maison, et on ne va pas se mentir, cela reste plus simple à prononcer que Växjö !


Comment avez-vous organisé votre mobilité ?

Après avoir reçu l’acceptation des deux universités en France et en Suède, j’ai commencé des recherches plus approfondies pour les appartements, les associations étudiantes, les activités à faire dans la ville, les billets d’avion (ou de train), j’ai commencé à faire une liste des choses que je voulais prendre avec moi.
J’ai vérifié les transports sur place, s’il y avait des bus, si j’avais besoin de les prendre ou pas, la monnaie du pays, mon forfait téléphonique et internet, la possibilité de retirer de l’argent ou de payer avec une carte bancaire sans frais, …


Comment s’est déroulée votre intégration au sein de l’université partenaire (évènement d’accueil, services pour les étudiants étrangers, tutorat, …) ?

Cela n’aurait pas pu mieux se passer ! La Suède est un pays qui aide beaucoup les étudiants, il y a donc beaucoup d’associations étudiantes, et notamment certaines pour les étudiants internationaux, comme ESN1 que je recommande vivement.
Ils sont présents dans la plupart des villes européennes, je recommande de vérifier pour toutes les villes en Europe qui vous intéressent (peut-être même à l’international, à voir), ils sont plus ou moins actifs en fonction des villes, mais en général dans les pays scandinaves, ils sont plutôt très présents et organisent des évènements de tout type, pour tous les goûts !


Quel était votre niveau dans la langue d’enseignement lorsque vous êtes arrivé ? Avez-vous depuis progressé ?

Depuis le début du collège, j’ai toujours eu un attrait pour l’anglais, je ne pense pas avoir déjà eu moins de 16 de moyenne en anglais, je tournais en général aux alentours des 18/19, donc j’avais déjà un assez bon niveau (B2/C1), mais je n’ai jamais été très à l’aise à l’oral. Ce n’est pas un très gros problème à l’école en France, mais j’avais peur en arrivant en Suède.
Cependant, dès le premier jour, quand j’ai dû parler en anglais aux premières personnes croisées, j’ai tout de suite été très à l’aise, et je l’ai de plus en plus remarqué après quelques semaines. Je pouvais m’exprimer librement.
Je dirais que c’est ce que j’ai le plus remarqué pendant et après mon échange, je suis désormais beaucoup plus à l’aise à l’oral en anglais.


Qu’avez-vous pensé de la vie sur place ?

J’ai adoré la ville de Kalmar, c’est une petite ville où l’on peut marcher pour aller n’importe où, pas besoin de bus ou de voiture, peut-être un vélo si vous habitez loin de l’université, pour y aller tous les jours, mais c’est quelque chose que j’ai particulièrement apprécié là-bas.
En tant que femme, je n’avais pas du tout peur de rentrer seule la nuit, ce que je n’avais jamais ressenti avant.
La nourriture n’est peut-être pas la meilleure, mais elle est très saine.
On n’a pas beaucoup de cours dans la semaine, ce qui permet d’avoir d’autres activités à côté de l’université, d’avoir le temps de s’occuper de soi et de voir ses amis autrement qu’à la bibliothèque, bien qu’elle soit magnifique et qu’on puisse rester là-bas toute la journée sans s’en lasser.
Il y avait aussi beaucoup de choses à faire, comme un stade de hockey sur glace, des marches à pieds dans les bois, l’île d’Öland qui était accessible en bus plutôt rapidement, la mer à côté donc on pouvait aller se baigner (même si l’eau n’était pas chaude…), et même des parcs d’élans, qui sont très populaires là-bas, et biens d’autres choses.


Avez-vous observé des différences entre l’enseignement supérieur français et l’enseignement supérieur du pays d’accueil ?

Oui ! En France, on a cours tous les jours, toute la journée et des travaux en plus à faire à la maison.
En Suède, j’ai eu 4 cours au semestre, 1 cours par mois. J’avais en moyenne 6 heures de cours par semaine. Alors pour compenser, on avait des projets de groupes de 10 ou 15 pages à rendre, ou des longs textes à lire ainsi que des questions auxquelles répondre. On avait aussi un peu moins de QCM qu’à Nice.
J’ai trouvé les sujets traités très intéressants car on prenait le temps de les approfondir, de s’y intéresser, alors qu’en France, mon impression est de devoir avoir à retenir un nombre très conséquent d’informations, dans plus d’une dizaine de matières chaque année, ce qui ne permet malheureusement pas forcément de creuser davantage et donc de retenir l’enseignement sur le long terme. Cette mobilité m’a donc effectivement permis d’appréhender une autre pédagogie qui m’a beaucoup apporté tant sur le plan des connaissances, que de la méthodologie.

Avez-vous rencontré des difficultés ? Si oui, lesquelles ? Comment les avez-vous surmontées ?

Je craignais de ne pas valider un de mes cours. En effet, en Suède, si vous n’obtenez pas la moyenne à chaque matière, vous obtenez un « FAIL » et ne la validez pas. Or si vous ne validez pas votre année en Suède, vous ne validez pas non plus votre année en France.
Heureusement, il y a des rattrapages, mais ils sont organisés 1 mois après la fin du cours en question. Donc j’avais peur de « fail » le dernier cours que je suivais, et de devoir retourner en Suède, 1 mois après être revenue à la fin de mon échange. Cela ne m’est pas arrivé, heureusement, mais ça arrive. Dans ce cas, vous pouvez tenter de trouver une solution avec le professeur de la matière, qui peut décider de vous donner un travail à faire à la maison et de lui envoyer par mail. Malgré tout, c’est tout de même mieux de bien préparer vos examens et de les réussir.


Quels ont été les apports de cette mobilité sur votre projet académique et/ou professionnel ? Sur le plan personnel ?

Je n’ai pas les pires notes possibles, mais n’étant pas une élève exemplaire non plus, je pense qu’ajouter une mobilité internationale sur mon CV ne peut-être qu’un plus pour moi, ainsi que pour l’autonomie et l’indépendance acquises pendant mon échange universitaire.
Et sur le plan personnel, je peux maintenant dire que j’ai vécu dans un pays étranger, que j’ai réalisé mon rêve d’enfance, et que je le referais sans hésiter si j’en avais l’occasion !


Quels conseils donneriez-vous aux autres étudiants et étudiantes de Nice intéressé.e.s par la même mobilité que vous ?

Malheureusement, je ne suis pas sûre que l’Université de Linnaeus ait renouvelé l’accord avec Université Côte d’Azur donc je ne pense pas que vous ayez cette possibilité, mais je recommande vivement la Suède, ainsi que tous les pays scandinaves, qui sont réputés pour avoir un des meilleurs systèmes d’éducation dans l’enseignement supérieur, et où il fait bon vivre !

Quel est votre meilleur souvenir ?

En choisir un serait impossible pour moi ! Mais parmi mes souvenirs préférés figurent mes deux premières semaines en Suède, où l’association ESN1 avait organisé un planning chargé d’évènements, comme une soirée speedfriending, un pub crawl, une visite de l’université et de la ville à pieds, un tournoi de beer-pong, des soirées de jeu de société, des barbecues, des soirées à thèmes, des évènements sportifs, … mais également ma petite semaine à Stockholm, qui a été suivie par un aller-retour de 3 jours à Tallinn en bateau de croisière rempli d’étudiants.

Et pour finir, malgré tant d’autres souvenirs incroyables dont je pourrais parler pendant des heures, nos « Taco Fridays » chaque vendredi (pendant plus de 4 mois !) avec tous les amis rencontrés sur place, avec qui je suis toujours en contact aujourd’hui, et avec qui je parle tous les jours.

1Erasmus Student Network

Date de l'interview : Novembre 2023