Rencontre avec Ilona DIELEN

Doctorante en sciences économiques 

Bonjour Ilona,  Pouvez-vous vous présenter et expliquer brièvement votre parcours ?

Bonjour à tous, je suis enchantée de vous présenter mon parcours jusqu’à la voie doctorale.
Je suis Ilona Dielen, doctorante en sciences économiques à Université Côte d’Azur. J’ai effectué la totalité de mon parcours académique dans cette même université. Tout d’abord sur le campus de Valrose en licence de mathématiques appliquées puis sur le campus de Saint-Jean-d’Angély dans le parcours Expertise Économique du Master Économie. Désormais, je prépare une thèse de doctorat au sein de l'EUR ELMI et du laboratoire du GREDEG à Sophia-Antipolis.

Pour nos lecteurs qui ne connaissent pas le principe du doctorat, pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste et les démarches à réaliser ?


Pour les personnes ne maîtrisant pas le principe du doctorat, il s’agit d’une formation d’au moins 3 années après le master qui consiste à s’investir dans un travail de recherche, rédiger sa thèse puis la défendre devant un jury. C’est une formation vraiment différente de la licence ou du master, car nous ne sommes plus assis devant un enseignant, nous travaillons en autonomie sous l’encadrement de notre/nos directeur(s) de recherche.
Pour effectuer une thèse de doctorat, plusieurs voies existent. Premièrement, il faut préparer un projet de recherche avec un directeur de recherche. Il se peut que des sujets soit décidés par avance par des laboratoires de recherche. Deuxièmement, il faut monter un dossier pour pouvoir postuler à ce sujet et obtenir ainsi l’accord de l’Ecole Doctorale pour s’inscrire en première année de thèse. Il s’agit de rédiger un projet qui va, d’une part, défendre la pertinence et la faisabilité du sujet de recherche, et d’autre part, démontrer sa motivation et son potentiel pour le réaliser. Dernièrement, il faut tenter d’obtenir un financement afin de s’assurer une rémunération le long de sa formation doctorale. Il en existe un grand nombre, les financements les plus courants sont ceux offerts par le Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI), les financements CIFRE (en partenariat avec une entreprise ou une association), les bourses de recherche régionales et les financements IDEX (Initiatives d'Excellences), proposés par les Ecoles Universitaires de Recherche d'Université Côte d'Azur. Pour ma part, ma thèse a été financée par l’École Universitaire de Recherche d’Économie et de Management (ELMI).
 

Qu’est-ce qui vous a amené à faire un doctorat ? Le saviez-vous dès le début de vos études ?

Au cours de ma licence, j’ai développé un grand intérêt pour deux disciplines : l’économétrie et l’économie de l’environnement. J’ai donc fait mes choix d’orientation pour le master dans l’optique d’approfondir ces champs de l’économie. C’est lors de mon premier travail de recherche dans le cadre de mon mémoire de Master 1 que mon attirance pour le monde de la recherche s’est produite. Cette étude m’a permis d'obtenir un stage de recherche au sein de la MSHS Sud-Est dans lequel j’ai effectué mon mémoire de recherche de Master 2. Au terme de mon master, j’ai pu élaborer mon sujet de recherche avec mon ancien directeur de mémoire et mon ancienne enseignante d’économétrie, désormais devenus mes directeurs de thèse. Ces expériences ont été les déclencheurs de mon attrait pour le milieu de la recherche, et ont contribué à l’élaboration de mon projet d’orientation professionnelle.
 

En quoi consiste votre activité de recherche ?

Mon activité de recherche consiste à analyser la viabilité et l’équité des politiques environnementales menées en ville et à intégrer ces concepts du développement durable dans l’analyse économique. Le rôle des villes, d’un point de vue du climat, est central étant donné qu’elles concentrent des moyens financiers et humains importants. Pour garder un objectif de développement durable, il faut repenser la manière d’allouer l’espace urbain. C’est pourquoi mon travail va impliquer dans un premier temps l’établissement d’une revue de la littérature reprenant les différents courants de pensée traitant des politiques environnementales urbaines. S’en suivra deux parties empiriques abordant en premier lieu la notion d’équité. Cette partie cherchera d’une part à mettre en avant le fait qu’à échelle microéconomique, inégalités sociales et inégalités environnementales peuvent se cumuler, voir se confondre. D’autre part, elle mettra en évidence l’importance de l’aspect équitable du développement urbain à travers des études dans le temps des corrélations spatiales entre variables sociales, sanitaires et économiques avant et après la mise en œuvre de politiques environnementales urbaines. En second lieu, je traiterai de la notion de viabilité de ces politiques à travers une étude de cas nous permettant de mener une réflexion sur la bonne méthodologie à mener pour calculer le coût réel supporté par les villes et les habitants de l’allocation d’un espace urbain à un espace vert.
 

Qu'envisagez-vous après votre doctorat ?

À terme de ma thèse de doctorat, je souhaite devenir enseignante-chercheuse. La polyvalence et la place de la passion derrière ce métier me motivent à poursuivre sur cette voie. Au cours de mes études, mon attrait pour la recherche s’est développé et l’envie d’enseigner m’a amené à prendre une charge d’enseignement dans mon contrat doctoral. Ainsi, j’ai eu une expérience dans l’enseignement et je serai amenée au cours de mes années de thèse à en avoir davantage, me confortant dans mon projet professionnel.
 

Avez-vous un conseil pour les futurs doctorantes, doctorants ?

Si je pouvais donner un conseil à de futurs doctorants et doctorantes, ce serait de profiter de ces années pour faire un maximum de rencontre, de partager plus pour en apprendre plus. Savoir valoriser son travail est une partie très importante du travail de chercheur. On est amené à régulièrement présenter ses travaux que ce soit en interne, dans son laboratoire, ou en externe dans des congrès et conférences. De plus, il faut rester attentif aux travaux des autres car la recherche est un processus collaboratif.. On ne peut faire de la recherche seul, il faut pouvoir appartenir et participer pleinement à ce monde.
 
Date de l'interview : janvier 2022