Prix Gilles Dostaler de l’ESHET 2022

Publié le 28 juin 2022 Mis à jour le 20 février 2023
Date(s)

le 28 juin 2022

Nicolas Camilotto, Prix Gilles Dostaler de l’ESHET 2022 - Interview


Nicolas Camilotto a remporté le prix Gille Dostaler de l’European Society for the History of Economic Thought (ESHET).
Attribué chaque année ce prix est décerné aux chercheurs âgés de moins de 35 ans en reconnaissance d’un article remarquable publié au cours des deux années précédentes.




Ce prix a été attribué pour un article en particulier, pouvez-vous nous le présenter ?

- Il s’agit d’un article d’histoire de la pensée économique intitulé « De la multidisciplinarité à l’interdisciplinarité : du rôle des séminaires comme interface d’échanges » qui a été publié dans la Revue d’Économie Politique en 2021.

Dans cet article, je m’intéresse à une série de séminaires qui se déroule au King’s College Cambridge de 1985 à 1986. Ma thèse porte sur l’histoire de la notion de confiance dans l’analyse économique, dans cet article j’essaye de montrer comment la notion est passée de la sociologie à l’économie au cours d’un séminaire en particulier. Ici, le séminaire a donc joué le rôle d’interface qui permet l’échange de méthodes et d’objets de recherche.


Qu’est-ce que ce prix représente pour vous ?
- L’article en question est le premier article de ma carrière, c’est forcément une grande joie pour moi de voir que mon travail intéresse les historien·nes. De manière plus générale, je pense que ce prix vient aussi récompenser l’évolution des méthodes et des objets de recherche en histoire de la pensée économique dans laquelle j’ai essayé de m’inscrire.
Concernant les méthodes, pour cet article, j’ai réalisé une série d’entretiens avec les participants du séminaire, une pratique encore peu utilisée, mais qui commence à se démocratiser (sur le sujet voire l’article de Dorian Jullien, 2019). Concernant l’objet, je me réjouis de voir que l’histoire de la pensée économique s’intéresse de plus en plus aux contextes de production des idées économiques. Le séminaire fait partie de ces objets primordiaux pour comprendre l’évolution de notre discipline qui ont été longtemps ignorés.


Pouvez-vous nous parler de la suite de vos travaux ?
- Je suis actuellement en train de finir ma thèse. J’ai actuellement deux articles en phase de révision : le premier est une analyse de réseaux bibliométrique sur la notion de confiance ; le second, porte sur la vision de l’économie expérimentale de la confiance. En plus de ma thèse, je travaille au programme de recherche entrepris par Nicolas Brisset et Raphaël Fèvre sur les économistes sous le régime de Vichy. 


Un dernier mot ?

- Même si cela peut sonner comme un lieu commun, il est bon de rappeler que la production scientifique est une entreprise collective. Si c’est mon nom que l’on retrouve sur l’article primé, je dois beaucoup à Béatrice Cherrier, l’éditrice du numéro de la revue dans lequel j’ai publié qui a effectué un travail remarquable pour m’accompagner jusqu’à la publication. Je remercie aussi l’équipe H2P2S du GREDEG qui a suivi ce projet dès sa naissance et Le Réseau en Épistémologie et en Histoire de la Pensée Économique Récente (REPHERE) auquel j’appartiens, qui m’a permis de me familiariser au monde de la recherche. Un merci en particulier à Dorian Jullien et Nicolas Brisset dont les conseils et les relectures ont rendu possible ce travail. Enfin, je veux aussi remercier l’ensemble du personnel administratif et technique qui rend la recherche possible.


Nicolas Camilotto,
Propos recueillis par Catherine Chevance
le 28/06/2022